Aline travaille beaucoup. Peu présente à la maison pour son fils, elle est parvenue à créer une complémentarité efficace avec son mari qui travaille beaucoup aussi. Elle s'occupe des matins, il gère les soirs. Elle emmène leur fils à l'école, il prend le relais de la nounou à domicile les fins de journée et prépare le dîner. L'un et l'autre ont des déplacements quelques fois dans l'année et ils rusent pour que ces voyages ne se superposent pas. L'un et l'autre peuvent télétravailler un peu, au besoin, à la condition que cela reste exceptionnel. Leur famille habitant loin d'eux, il leur est difficile de pouvoir compter sur leur aide en cas de besoin. Ils ont donc appris à jongler et le font en bonne intelligence, sans se prendre la tête.
Quand je demande à Aline s'il lui est arrivé de regretter de ne pas voir suffisamment son fils, elle répond que lorsqu'il était plus petit, c'est arrivé, n'ayant que peu de temps pour lui en semaine mais, dit-elle, "nos week-ends lui étaient entièrement consacrés". Elle culpabilise parfois de devoir l'emmener à l'école quand elle sent qu'il est un peu malade, pas en forme et qu'il serait mieux à la maison. Elle s'en veut aussi de ne pas pouvoir se rendre disponible pour accompagner des sorties scolaires, par exemple. Et surtout quand son enfant "raconte qu'il ne voit pas souvent sa maman car elle travaille toujours". Une pilule pas toujours facile à avaler.
Néanmoins, affirme Aline, "le fait d’avoir un job extra et donc être épanouie
dans un travail qui me passionne joue beaucoup dans mon épanouissement en tant
que maman et en tant qu’épouse". Elle ajoute : "le fait d’avoir un mari qui s’occupe autant sinon plus
de notre enfant et avec qui je partage les tâches ménagères participe aussi
beaucoup à notre équilibre de vie". Aline, assurément l'une des femmes les plus épanouies et sereines parmi celles qui m'ont apporté leur témoignage.
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